C’est quand la dernière fois que vous vous êtes permis de ne rien faire, de vraiment rien faire ?
Dans notre société où le faire et l’avoir sont encore tellement valorisés, peu de gens mesurent l’importance du « rien faire ». Pire, plusieurs ont même tendance à traiter de paresseux quelqu’un qui semble ne rien faire.
En fait, comme l’énonce si bien Pierre Leré Guillemet : « En Occident, quelqu’un assis à ne rien faire est vu comme un paresseux. En Inde, quelqu’un assis à ne rien faire est un grand Sage ! »
Ou comme le dit Gregory Mutombo : « Celui qui est assis dans sa Paix intérieure fait souvent plus pour le bien de l’humanité que celui qui s’agite en tous sens. »
Ne nous trompons pas, ce n’est pas parce qu’une personne ne semble pas dans l’action qu’il ne se passe rien ! C’est dans le silence de ne rien faire que viennent les plus belles inspirations. C’est dans cette Paix que nous nous reconnectons à ce que nous sommes.
C’est souvent dans le vide de ce rien que tout se vit, que la Vie se manifeste avec le plus d’intensité et que nous la vivons avec le plus d’acuité.
Ne rien faire, souvent mal perçu par les autres, est souvent même vécu par nous-mêmes avec un sentiment de culpabilité, d’inaction, d’incomplétude, voire même d’inutilité.
Et pourtant, c’est dans ce temps d’arrêt vital pour chacun d’entre nous que nous pouvons enfin entendre la Voix de notre cœur, que nous pouvons mettre au repos, parfois même à l’arrêt, notre mental hyperactif.
Il s’agit du principal déconditionnement à accueillir dans notre vie, celui d’être toujours dans l’action, de faire, de penser, de planifier, d’agir, de réagir. C’est l’un de nos plus grands défis, car nous avons appris à forcer, lutter, persévérer, se dépasser sans arrêt, faire plus, faire mieux, tellement que nous avons perdu de vue la véritable nature de notre être : Être !
Nous sommes pourtant des êtres humains, pas des faire humains !
Les premières fois que nous nous permettons de ne rien faire, malgré la liste interminable et perpétuelle de choses à faire qui nous attend, nous nous sentons coupables, pas adéquats, pas en paix, avec un sentiment de malaise diffus de perdre notre temps. Mais en continuant de s’accorder ces moments de grâce, quotidiennement, de plus en plus longs, nous découvrons toute la richesse qu’il y a dans le rien faire.
Petit à petit, nous renouons contact avec la Vie en nous, avec la Vie autour. Nous nous mettons à voir ce que nous ne voyions plus, trop occupés à faire. Nous redécouvrons la joie de s’asseoir en silence et de savourer ce moment béni. Et nous y prenons tellement goût que nous avons de moins en moins envie de liste de « faire » et de plus en plus envie… de rien !
Mais de ce rien riche de sens, qui nous remet en contact avec la vraie nature des choses, qui nous permet de nous déposer dans le moment présent, qui nous fait apprécier chaque petit détail autour de nous, comme autant de petits miracles qui se déroulent tout à coup sous nos yeux.
C’est dans ce rien faire qu’émergent des prises de conscience importantes, que des voiles tombent pour nous permettre de voir avec plus de clarté la réalité, que d’immenses élans d’Amour nous submergent pour tout ce qui vit autour de nous.
C’est dans ce silence qu’apparaissent les solutions attendues, que les pardons s’accomplissent, que le lien aux autres se montre avec moins de dualité, plus de tendresse.
C’est dans ce repos que le corps peut se ressourcer, que le mental peut se calmer, que les tensions peuvent disparaître, que les décisions les plus éclairées surgissent spontanément, amenant l’impulsion de l’action juste au moment opportun.
S’accorder ces moments de vide est l’un des plus précieux cadeaux que nous puissions nous faire. Ce vide apparent est rempli de Vie, de Présence, de Paix et de Joie. Il est notre autel personnel pour nous ressourcer en nous reconnectant, justement, à la Source. Il est notre havre de Paix, notre cocon personnel, notre Source de Joie.
C’est dans ce vide que nous pouvons sentir battre notre cœur, que nous pouvons toucher notre Âme du bout des doigts.
Ne rien faire est une grande richesse. Car quand il n’y a plus le faire, il y a l’Être.
Diane Gagnon
Peinture de Susan Seddon Boulet (www.turningpointgallery.com)
☥ Christelle Gacon - Honorer le Féminin Sacré ☥
www.honorerlefemininsacre.com