L’une de ses Plumes célestes est déposée religieusement dans la Balance où sera posé le cœur du défunt pour savoir s’il mérite la Vie éternelle ou l’enfer. Toute personne qui décède passe devant elle. Elle est la Compagne de Thot, le Dieu de la Lune, qui préside aux Lettres et aux Sciences, mais aussi à la Sagesse, une Vertu à laquelle ils veillent ensemble. Contrairement à d’autres Déesses, Maât garde le plus souvent son apparence humaine, celle d’une belle jeune femme à la peau ocre, dont la tête est coiffée d’une plume d’autruche, le plus souvent assise sur ses talons, ou debout. Ses attributs sont la Croix de Vie « Ankh » qui apparaît notamment sur les sarcophages.
Maât maintient les Forces de l’Ordre, elle est assimilée au concept de la Loi pour faire régner l’Harmonie en tout. Elle offre son Pouvoir aux Pharaons d’Égypte, à condition qu’eux-mêmes la respectent, la vénèrent et la craignent. Elle statue et donne son verdict incorruptible quant aux actions des Dieux et des mortels.
Dans l’Égypte antique, la mort n’est pas perçue comme un arrêt brutal de toute chose, mais comme une possibilité de poursuivre le chemin de l’existence en accédant à une vie au plus près des Dieux. Mais pour accéder à cet honneur, les Égyptiens doivent répondre à quelques obligations. Parmi les épreuves à surmonter figure celle du Tribunal d’Osiris et du Jugement qui y est rendu à l’Âme du défunt. Escorté par le Dieu des Morts et de la Momification Anubis, le mort ouvre 7 Portes devant lesquelles se tiennent 7 Divinités essentielles, qui le laissent pénétrer au fur et à mesure qu’il leur donne des réponses appropriées.
La dernière Porte abrite une Pyramide qu’il devra également gravir, pour atteindre son sommet, au pied du Trône d’Osiris tandis que les autres Juges sont postés autour de lui. Juste devant Osiris se trouve une balance, contenant sur un de ses plateaux, une Plume de Maât, symbole de la Vérité et de la Légèreté des esprits purs. En maître de cérémonie, c’est Anubis qui dépose le cœur du défunt dans l’autre plateau. Si la balance penche du côté de la Plume, cela signifie que la personne s’est comportée de manière malveillante dans sa vie terrestre, et qu’il ne mérite pas de côtoyer les Dieux. Il est immédiatement englouti par Amount, la Déesse des impurs.
Maât symbolise donc l’Équilibre parfait de la Vie, mais elle peut être intraitable pour ceux qui le bafouent. Juge du bien et du mal, elle contrôle tous les Éléments de l’Univers, de la Voûte céleste aux Profondeurs de la Terre. L’ensemble des Rites égyptiens se conforme à sa Volonté. Aucun sanctuaire ne lui est précisément dédié, mais elle est omniprésente dans tous.
Elle est complémentaire de Thot, son Parèdre et Époux, avec lequel elle partage la Science du bien et du mal. C’est elle qui décide et lui qui enregistre et comptabilise les bienfaits et les méfaits, appliquant les termes de la Norme qu’elle a édictée. Leur rôle dans la mythologie égyptienne est crucial, toute décision leur incombe. Déesse de la Norme et de ce qui est autorisé, la Sentence de Maât rétablit l’ordre des choses, incitant chacun à se conduire le plus justement possible par crainte de ne pouvoir accéder à cette Vie éternelle emplie de richesses.
Auteur inconnu(e)
Illustration de Vulpa (www.artstation.com/vulpa)
☥ Christelle Gacon - Honorer le Féminin Sacré ☥
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