« Samhain est la troisième et dernière célébration des récoltes dans le calendrier traditionnel. À Lughnasadh, on a célébré le Dieu sacrifié à la Déesse en tant que Terre Mère; à l’Équinoxe d’Automne on a fêté la Déesse qui portait dans son ventre la promesse de la résurrection du Dieu ; à Samhain on célèbre la Vieille et le Seigneur de l’Ombre qui se retrouvent au Royaume reposant de l’Autre Monde. L’Énergie du Dieu, qui est entrée dans la Terre à Lughnasadh, devient palpable maintenant, ouvrant la voie à l’esprit qui ressent que rien n’est impossible. Le parfum des feuilles qui se transforment, l’air vif, le crépitement des énergies internes stimulent l’activité nécessaire pour préparer l’hiver. Les chasseurs parcourent les bois et les marais, traquant les cerfs, les faisans et les sangliers, reproduisant le Pouvoir du Dieu, car le Dieu de Lumière s’est éteint, laissant la place au Seigneur de l’Ombre, le Chasseur Cornu.
À Samhain nous avons presque terminé la lente spirale commencée à Litha, une spirale vers l’intérieur, qui suit le raccourcissement des jours et l’allongement des nuits. Le Dieu du Grain s’est sacrifié pour nous permettre de vivre de son Abondance, il a rassemblé les esprits de ceux qui sont morts pendant l’année, pour pouvoir passer avec eux dans l’Autre Monde. Commence alors la moitié sombre de l’année, où le Dieu et la Déesse sont dans l’Autre Monde et se reposent, symbolisant l’infertilité apparente de la Terre pendant l’hiver. Le froid de l’hiver s’installe et les jours raccourcissent. Les graines attendent dans la Terre et la Déesse porte dans son ventre l’Enfant qui naîtra à Yule. À présent le Seigneur de l’Ombre entre dans la Tombe de la Vieille, se préparant à émerger du Ventre de la Mère à Yule. Cette Transformation de la Mort en Vie qui se déroule entre le Dieu et la Déesse est le Mystère sacré de cette période de l’année. Le Mystère de Samhain n’est pas la Mort, mais la Vie en transition, immortelle et infinie. Samhain est le début de l’attente, la période de repos nécessaire au retour de la Vie. La période entre Samhain et le Solstice d’Hiver est l’attente, ce moment hors du temps juste avant la naissance, quand l’équilibre repartira dans l’autre sens et que les jours recommenceront à s’allonger. Comme le dit le dicton : « C’est un temps hors du temps, un espace hors de l’espace… entre les Mondes et au-delà. »
Bien que la Mort fasse partie intégrante du symbolisme de Samhain, ce Sabbat célèbre également le Triomphe de la Vie sur la Mort. Lors de Samhain, un Cycle s’achève et un autre recommence. D’après le folklore celtique, Samhain est une période où les frontières entre le Monde des vivants et le Monde des morts deviennent plus fines, disparaissant parfois complètement, et permettant aux Esprits et aux Entités surnaturelles de passer d’un Monde à l’autre pour rendre visite aux vivants. C’est donc le moment de l’année où les ancêtres et les disparus sont honorés, et où des offrandes élaborées leur sont faites. Souvent une place leur est réservée à table, et des chants traditionnels, des poésies et des danses leur sont dédiés. Une porte ou une fenêtre est ouverte à l’Ouest, et une bougie ou une lanterne y est allumer, pour inviter les disparus à prendre part à la fête. Les êtres chers disparus peuvent nous contacter la Nuit de Samhain, s’ils le peuvent et s’ils le souhaitent. Mais les rappeler à nous peut interférer avec les étapes de purification, de repos et de préparation qui se déroulent entre les incarnations. Si l’Esprit d’un être cher désire venir nous rendre visite, alors nous pouvons l’accueillir et le reconnaître. Sinon, nous pouvons nous souvenir d’eux avec Amour et accepter leur absence. D’une façon très réelle, nous pouvons tendre la main à ceux qui sont dans l’Autre Monde, et ce moyen est la mémoire. Pensez au sang qui coule dans vos veines, pensez à ceux qui vous ont montré une partie de la voie…
La Divination fait aussi partie des traditions associées à Samhain, puisque la frontière entre passé, présent et avenir est également plus fine.
Spirituellement, c’est le moment de réfléchir à l’année écoulée, de faire le bilan de ce que nous avons accompli et de ce qui nous reste à faire, mais aussi de récupérer pour entamer sainement la nouvelle année. C’est également le moment d’accepter nos peurs, nos doutes, de faire des concessions pour recommencer l’année sur des bases saines. Ce n’est pas en s’inondant de lumière que l’on parvient à chasser le noir, mais en prenant conscience de son existence. Samhain nous permet de prendre conscience de nos peurs et de nos faiblesses pour les transcender. »
Mu - Studio Wakan-Chamanisme
Peinture de Sue Ellen Parkinson (www.sueellenparkinson.com)
☥ Christelle Gacon - Honorer le Féminin Sacré ☥
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