L’Égypte fut, avec la Mésopotamie, la première civilisation qui fonda une véritable architecture, et cette architecture était essentiellement symbolique. Le Temple était appelé en ancien égyptien le « Palais de Dieu », « het neter », quand on voulait parler de l’ensemble des propriétés et des constructions du Temple ; tandis qu’on appelait la « Maison de Dieu », « per neter » quand on voulait parler du Temple proprement dit, qui abritait, logée dans une niche, la statue du Dieu incarnant la Divinité à laquelle le Temple était consacré.
Tous les jours, le Dieu était éveillé, rituellement lavé, habillé, nourri avec des Offrandes et, en certaines occasions, il était sorti processionnellement et montré à la foule. Quant au plan du Temple, il était globalement le suivant : tout d’abord le Pylône, porte monumentale encadrée par deux massifs de maçonnerie de forme trapézoïdale, ensuite une cour à ciel ouvert entourée d’une colonnade, puis une salle couverte aux multiples colonnes, la Salle Hypostyle, et enfin le Sanctuaire proprement dit, où se trouvaient la statue du Dieu et la Barque Sacrée, ce plan pouvant se démultiplier et se complexifier. Enfin des souterrains conduisant à des cryptes.
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Le Temple et les Rituels qui s’y déroulaient avaient pour but de faire communiquer le Ciel et la Terre, de maintenir la création en état d’Harmonie et de diriger l’humanité conformément à cette Harmonie.
Le Temple, étant la Demeure sur terre du Démiurge, devait être une image du monde.
Il était donc traditionnellement fondé sur le Tertre Initial, première émergence de terre, surgie des Eaux de l’Océan Primordial, lors de la Création du Monde, ce tertre triangulaire où se posa l’Oiseau Benou.
Le plafond du Temple couvert, représentant le Ciel, était peint en bleu et constellé d’étoiles d’or. Les colonnes symbolisant les arbres qui se dressent entre la Terre et le Ciel évoquaient tantôt des palmiers, tantôt des lotus ou des papyrus aux corolles ouvertes ou fermées. Toutes étaient colorées de teintes superbes évoquant la Magnificence de la Nature.
L’architecture et l’ornementation du Temple jouaient donc un rôle initiatique. Elles étaient destinées à diriger l’Initié vers la Connaissance. Les parties du Temple allant de la cour au saint des saints correspondaient aux différentes étapes de l’évolution spirituelle.
Quittant la cour à ciel ouvert, l’Initié, souvent nommé « Suivant d’Horus », passait par la salle hypostyle avec sa forêt de colonnes serrées, véritable labyrinthe, puis dans le Pronaos, salle précédant souvent le Naos et enfin pénétrait dans le Naos où régnait l’obscurité, Lieu mystérieux où très peu d’élus pouvaient accéder et qui était le lieu à la fois le plus étroit et le plus élevé du Temple.
Ce Naos de granit poli, qui ne comportait aucune fenêtre pouvant apporter le jour, renfermait la statue en or du Dieu, et devant ce tabernacle un reposoir recevait la Barque Sacrée. C’est dans ce Sanctuaire, par une ouverture unique que pénétraient une fois par an au Solstice d’Été les rayons du soleil couchant.
Toutes ces salles et chacun des seuils se fermaient par de lourdes portes de bois orné de bronze ou d’argent. Les portes successives jalonnant les couloirs et les salles étaient autant de symboles signifiant les différentes étapes de la progression spirituelle.
L’Astronomie Sacrée, figurée sur les murs ou les plafonds, enseignant l’Initié sur les liens unissant la Terre et le Ciel. Les Symboles Divins, sculptés sur les murs et les colonnes lui enseignaient la théologie et les Mystères de la Création, les Mystères de la Vie après la Mort.
Marie Delclos « L’Oracle des Pharaons »
Peinture de David Roberts
☥ Christelle Gacon - Honorer le Féminin Sacré ☥
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